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Mon enfant ne veut pas goûter de nouveaux plats. Dois-je le forcer ?

Cela devient fréquent, votre enfant ne veut pas goûter à de nouveaux plats. Un implacable “j’aime pas” s’invite à table. Dois-je le forcer à goûter ? Comment sortir de ce bras de fer ?

Écoutez ma chronique hebdomadaire sur Radio 4  je réponds à vos questions !

 

 

Radio 4

Retrouvez l’intégralité de l’émission retranscrite ci-dessous pour les personnes mal-entendantes.

Chers auditrices et auditeurs bonjour !

Pour ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, je vais plutôt m’adresser aux parents. Mais ce que je vais expliquer va intéresser tout le monde, car nous sommes tous des enfants quelque part.

Mon enfant ne veut pas goûter de nouveaux plats. Dois-je le forcer ?

Voici une question qui revient souvent. Les parents pensent qu’habituellement qu’il faut forcer son enfant à goûter.

Avant tout, la question à se poser et à poser à votre enfant est : Pourquoi ne veux-tu pas goûter ? Un « J’aime pas » ou « J’en veux pas » arrive en réponse le plus souvent. Puis un bras de fer s’installe, car vous voulez que votre enfant « goûte au moins ». L’enfant est alors heurté au lieu d’être invité. Il va se fermer. Même s’il goûte, il n’aimera pas.

Alors qu’en analysant la question, il y a mille raisons que ce plat ne donne pas envie d’être goûté à votre enfant.

Non pas que vos talents de cuisinier ou cuisinière soient remis en cause. Non. Mais des facteurs que nous prenons tous en compte, et ce depuis la préhistoire. La vue, l’odeur par exemple. N’oublions pas que génétiquement nous avons été confrontés à découvrir dans notre milieu ce qui est bon ou pas. Les hommes ont dû se fier à leurs sens, à leur instinct. Cette réalité est souvent en sommeil en nous, mais existe bel et bien.

Allez dans un endroit – chez des amis, au restaurant, voyage à l’étranger – vous, adultes. Comment réagissez-vous face à un plat ou un aliment que vous découvrez la première fois ? Honnêtement ? Vous regardez d’abord. L’air plus ou moins suspicieux. Puis vous sentez avant de le porter à la bouche. Vous en prenez peu voire très peu. Vous goûtez avec tous vos capteurs de signaux en alerte. Enfin, vous décidez si toutes les étapes précédentes ont été validées d’avaler. Vous venez de goûter.

Votre enfant réagit comme vous.

Comment faire alors ?

Quand je reçois des parents et enfants dans ces situations, je travaille en parallèle avec les parents et les enfants.

Un TCA – trouble de conduite alimentaire – a de nombreux origines et facteurs qu’il convient d’identifier. Spécialisée dans les TCA, je sais que l’aide et les solutions ne viennent pas dans l’obligation, mais dans la compréhension des barrières. Puis en les enlevant petit à petit sans que l’enfant ait peur. Pour qu’il trouve en lui, la force, les ressources et l’envie de goûter.

En outre, notre société propose de plus en plus de produits industriels et « synthétiques » où le sucre, le gras et le sel sont omniprésents. Où les exhausteurs de goût et d’odeur sont largement employés. Ces 5 composants modifient imperceptiblement et durablement nos aptitudes à aimer ou pas les produits traditionnels ou bruts.

Forcer un enfant à goûter ou manger de nouveaux aliments ou plats ne sert qu’à renforcer les blocages existants. L’aide d’une diététicienne-nutritionniste experte en TCA est la meilleure solution.

Merci Laurence. Vous nous parlerez de quel sujet la semaine prochaine ?
Laurence MYR

Diététicienne nutritionniste Diplômée d’État spécialisée en TCA - DESS en alimentation fonctionnelle et santé, D.U. Nutrition de l'Obésité et Conséquences Métaboliques, D.I.U. Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) et DPC Diabète (DT2)

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