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TCA et régimes

Manger et être mince et musclé

Bien qu’il n’en ait pas l’exclusivité, l’acte alimentaire impacte et transforme le corps. En 2016, près d’une personne sur trois dans le monde souffrait de surcharge pondérale. Pourtant, le paradoxe de nos sociétés réside dans cette injonction de nous « conditionner pour trop manger » tout en valorisant un paradigme corporel idéal : être mince et musclé c’est-à-dire sans « gras » et attrayant. C’est ainsi que, la déconnexion entre l’alimentation moderne, opulente et énergétiquement riche, et le corps engendre une déchirure, un grand-écart.

L’importance du corps

Dans nos sociétés contemporaines occidentales, la valeur individuelle est rapportée à la valeur attribuée à l’enveloppe charnelle. Ce qui se traduit chez de nombreuses personnes par un sentiment d’insatisfaction corporelle induite en partie par le rapport social et accentuée par les médias sociaux. Aussi, pour faire face à cette profusion alimentaire et à une quête d’apparence corporelle standardisée, les processus décisionnels ont évolué et peuvent être perturbés d’où la possibilité de basculer dans les troubles des conduites alimentaires (TCA).

Régimes et TCA

D’un côté inciter les individus à manger toujours plus, à répondre aux sirènes du plaisir, et de l’autre le regard de la société sur ces corps qui se doivent de répondre à des critères esthétiques, dont un IMC idéal. Dans ce contexte, l’évolution du marché américain des produits, services et moyens amaigrissants a atteint plus de 78 milliards de dollars américains en 2019, et un marché mondial estimé à 245,51 milliards USD en 2022. Faire manger, faire maigrir, ou l’art d’un double rapport financier.

Pourtant il est prouvé, et vous l’avez sûrement expérimenté, les régimes ne sont jamais une solution durable. Au contraire, des risques existent ! En effet, ils peuvent avoir de nombreux effets délétères dont une prise de poids supérieur lors de l’arrêt, de la frustration, des accès hyperphages, voire des TCA. Ainsi, cette quête de minceur, les PSMA et, la restriction cognitive qui en découle, interfèrent fréquemment dans la survenue des troubles du comportement alimentaire (TCA) et leur maintien. D’autres voies existent pour sortir des TCA. Parlons-en !

Bibliographie

Bourdieu, P. (1977). Remarques provisoires sur la perception sociale du corps. Actes de la recherche en sciences sociales, 14(1), 51‑54.

https://doi.org/10.3406/arss.1977.2554

 

Chartrand, A., Lavoie, É., Lemay-Langlois, A., & Richard, M.-C. (2020). Effets de l’utilisation d’instagram sur l’insatisfaction corporelle des jeunes femmes. Psycause : Revue scientifique étudiante de l’École de psychologie de l’Université Laval, 10(2), 5‑6.

https://doi.org/10.51656/psycause.v10i2.40764

 

OMS, Organisation mondiale de la santé. (2020). Obésité et surpoids.

https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/obesity-and-overweight

 

Thompson, J., & Cafri, G. E. (2007). The muscular ideal : Psychological, social, and medical perspectives. American Psychological Association.

 

Van den Berg, P., Paxton, S. J., Keery, H., Wall, M., Guo, J., & Neumark-Sztainer, D. (2007). Body dissatisfaction and body comparison with media images in males and females. Body image, 4(3), 257‑268.

https://doi.org/10.1016/j.bodyim.2007.04.003

Laurence MYR

Diététicienne nutritionniste Diplômée d’État spécialisée en TCA - DESS en alimentation fonctionnelle et santé, D.U. Nutrition de l'Obésité et Conséquences Métaboliques, D.I.U. Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) et DPC Diabète (DT2)

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