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Se nourrir : de la subsistance à la consommation de masse

Se nourrir : un résultat aléatoire

La quête de nourriture et la frugalité dominent les millénaires passés. L’être humain mangeait ce qu’il trouvait, ce qu’il chassait, ce qu’il cueillait. Aussi lointain semble-t-il, cette façon de se nourrir est inscrite dans nos gènes. Ces millénaires sont en réalité la majeur partie de l’existence de l’humanité.

Manger était conditionné à tant de facteur environnementaux et individuels, que seuls celles et ceux qui trouvaient et optimisaient les prises alimentaires ont survécu.

Puis la culture et l’élevage sont arrivés. Les famines alternaient avec les périodes d’opulence. Les saisons rythmaient l’offre : des pastèques quand il faisait chaud, des choux quand les températures étaient froides.

Pendant toutes ces périodes, l’organisme vivait au rythme des saisons, et les aliments correspondaient. L’humanité se nourrissait de ce que la nature lui donnait.

La consommation alimentaire de masse

Même si se nourrir reste un besoin primaire, cette pratique est aujourd’hui en relation avec tous les actes de nos existences.

L’agriculture est progressivement devenu un maillon de l’agro-industrie alimentaire. Notamment avec les accords de Bretton Woods et le plan Marshall, l’industrie agro-alimentaire s’est progressivement développée. Depuis et pour la première fois dans l’histoire, les humains, dans les sociétés post-modernes, se trouvent confrontés à l’opulence, à l’accès quasi-illimité à l’alimentation en occident, à une modification des modes de vies. Ce qui a fait exploser les ensembles sociaux et culturels préexistants. De sorte que les aliments sont devenus des produits de consommation et les hommes des consommateurs. Ainsi ramenés à deux variables économiques, une déconnexion aussi lente que perspicace s’est opérée.

En ce sens, et premier point, le principe d’assurer la qualité des aliments conduit à les standardiser selon la règlementation. Ce qui, en retour, formate les habitudes de chacun. En effet, l’une des premières préoccupations de l’agroalimentaire est la standardisation des produits de bout en bout de la chaine. Sans quoi toute impulsion et influence ne serait ni efficace ni effective.

Dès lors, déconnecté des saisons, du milieu, de la Nature, les aliments ont été ramenés à des produits de consommation de masse. Ce changement de paradigme a ouvert la voie à des maladies métaboliques, à l’obésité ainsi qu’aux troubles du comportement alimentaires (TCA).

Bibliographie

Bossuat, G. (1999). Chapitre 2. Le plan Marshall dans la modernisation de la France. In L’année 1947 (p. 45‑73). Presses de Sciences Po.

https://doi.org/10.3917/scpo.berns.1999.01.0045

 

 

Bruegel, M., & Stanziani, A. (2004). Pour une histoire de la « sécurité alimentaire ». Revue d’histoire moderne & contemporaine, 51‑3(3), 7‑16.

https://doi.org/10.3917/rhmc.513.0007

 

Gremaud, R. (2012). L’alimentation fonde la société, et la transforme. Le Temps, 4493.

 

Rasse, P., & Debos, F. (2006). L’alimentation, fait total de la société de communication planétaire. Communication. Information médias théories pratiques, Vol. 25/1, Art. Vol. 25/1.

http://journals.openedition.org/communication/1413

 

 

Laurence MYR

Diététicienne nutritionniste Diplômée d’État spécialisée en TCA - DESS en alimentation fonctionnelle et santé, D.U. Nutrition de l'Obésité et Conséquences Métaboliques, D.I.U. Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) et DPC Diabète (DT2)

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