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Poids et Cycles Menstruels

Le poids et les cycles menstruels sont intimement liés chez la femme, et ce dès la puberté. Tout au long de sa vie, la femme voit ses hormones et son poids fluctués. Alimentation, santé et poids sont un trio féminin.

Excès de poids et âge de la puberté

La tendance séculaire actuelle dans les pays occidentaux se caractérise par un abaissement de l’âge de la puberté. Il se situe aujourd’hui entre 8 à 13 ans chez les filles et entre 9 à 14 ans chez les garçons.

L’induction de l’entrée en puberté dépend, entre autres facteurs génétiques, environnementaux et socio-économiques, du poids corporel et du volume de la masse grasse.

Ainsi le gain rapide de poids durant l’enfance est associé à une croissance plus rapide et à une puberté précoce. La prévalence de l’obésité chez les enfants et adolescents est principalement en lien avec une modification de nos modes alimentaires et du niveau d’activité physique.

Quel rapport en poids et cycles menstruels ?

Le tissu adipeux renferme une hormone appelée la leptine. Cette dernière amène une accélération de la pulsation de la GnRH (gonadolibérine ou hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires), sécrétée par l’hypothalamus. Ce qui stimule la sécrétion de LH (hormone lutéinisante) et de FSH (hormone folliculo-stimulante) par l’adénohypophyse. La FSH déclenche la croissance des follicules en voie de développement. La LH, pour sa part, stimule la suite du développement des follicules ovariens et leur sécrétion d’œstrogènes, en amenant l’ovulation, en favorisant la formation du corps jaune et en stimulant la production de plusieurs hormones.

Lorsqu’il n’y a pas de fécondation, le corps jaune qui renferme un caillot sanguin, va devenir mature. Puis il évolue en corps blanc qui est éliminé. Les menstruations signent la fin de l’ovogenèse et le début d’un nouveau cycle. Donc, la pérennité des cycles menstruels est ainsi amorcée jusqu’à la grossesse qui l’interrompt. Ils prennent fin à la ménopause.

IMC et aménorrhée

Les patientes, avec de très faibles, voire inexistantes, réserves de tissus adipeux souffrent d’une déficience en leptine (d’origine médicale ou sportive ou encore en lien avec un TCA tel qu’une anorexie mentale). Elles voient leurs cycles perturbés. L’aménorrhée primaire ou secondaire signe l’absence de menstruations. Cette carence en leptine entraîne une élévation du taux de NPY (neuropeptides Y) et une inhibition de la GnRH. C’est cette dernière hormone qui permet la libération des gonadotrophines. Inhibée elle ne peut pas déclencher l’ovogenèse.

Symptomatologie que nous retrouvons chez certaines adolescentes, auprès de patientes anorexiques et atteintes de boulimie ou qui sont en excès d’exercice par rapport à leurs apports.

Bien entendu, de nombreuses autres hormones sont impliquées dans les cycles menstruels. Mais toutes les études scientifiques prouvent que le poids et le cycle menstruel sont intimement liés chez la femme, et ce dès le plus jeune âge.

Dès lors que l’IMC et les facteurs de stress sont régulés, ils induisent un retour de l’ovogenèse donc des menstruations.

Références

Hypothalamic amenorrhea: From diagnosis to therapeutical approach – Presented by Jacques Young, A.D.Genazzania,  E.ChierchiaaS.SantagniaE.RattighieriaA.FarinettibC.Lanzoni – Annales d’Endocrinologie Volume 71, Issue 3, May 2010, Pages 163-169 –

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20362965/

 

Leptin in anorexia nervosa and amenorrhea – J Licinio – Molecular Psychiatry volume 2, pages267–269(1997)

https://www.nature.com/articles/4000298

 

Leptin in reproduction –  Susann Blüher  1 , Christos S Mantzoros

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/17982352/

Laurence MYR

Diététicienne nutritionniste Diplômée d’État spécialisée en TCA - DESS en alimentation fonctionnelle et santé, D.U. Nutrition de l'Obésité et Conséquences Métaboliques, D.I.U. Troubles du Comportement Alimentaire (TCA) et DPC Diabète (DT2)

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