Troubles du comportement alimentaire – Sortez du tabou !
Se goinfrer. Se faire vomir. Ne (presque) plus rien manger. Tels sont les images qu’évoquent majoritairement les TCA. Or les Troubles du Comportement Alimentaire dépassent largement ces stéréotypes.
Est-ce nos modes de vie ? De consommation ? Toujours est-il que les TCA frappent de plus en plus de personnes, partout dans le monde, principalement dans les pays occidentaux. Les jeunes, voire les très jeunes maintenant, ne sont pas épargnés, et ce quel que soit le sexe.
Chaque trouble a sa propre définition. Cependant, je définis qu’un patient en souffre, s’il présente des troubles mentaux entraînant un / des désordre(s) de la prise alimentaire auto-imposé(s) à caractère pathologique. Autrement dit, c’est quand son propre esprit est plus fort que son corps et sa raison par rapport à ses conduites alimentaires. Souffrance, mésestime, tabou sont des caractéristiques communes des personnes atteintes de ce mal. Comme l’alcool ou la drogue, par exemple, il se crée une réelle dépendance. Cercle vicieux qu’il est presque impossible de briser sans aide. La peur du jugement, du regard des autres, empêche nombre de personnes à en parler. Seuls, des professionnels spécialisés en TCA peuvent, pourtant, apporter le soutien indispensable.
Mais quels sont ces troubles mystérieux ?
L’anorexie mentale est le plus connue. En privation volontaire et imposée de nourriture, le malade, après une phase d’euphorie, se détruit au fil des jours. Maigreur pouvant devenir extrême. Os saillants. Corps décharnés. Souffrance. La mort guette. Idéaux de beauté modernes et inatteignables, véhiculés par le mannequinat, les médias, les choix… La réalité est bien plus sordide que les images photoshopées.
La boulimie est caractérisée par des pertes de contrôles lors d’ingestion d’aliments. En grandes quantités. Très rapidement. Seul(e). Il y a une récurrence. La peur de grossir pousse les sujets en souffrance à éliminer le plus possible le contenu de la prise alimentaire. Vomissements et autres procédés aident relativement au contrôle du poids. Rien ne différencie une personne boulimique d’une autre. À première vue.
À la différence de la précédente, l’hyperphagie boulimique n’appelle pas de comportements compensatoires. La prise de poids est alors inéluctable.
Parallèlement, des TCA moins connus doivent également être pris en charge.
L’orthorexie se développe de plus en plus. Dans un souci de mieux manger à la base, inconsciemment, le sujet élimine de plus en plus d’aliments de son alimentation. Peurs en lien avec les qualités nutritives, pour les aliments qui font prétendument grossir. Peurs en lien avec les qualités sanitaires, pour des produits qui ne répondraient pas à son propre niveau d’exigence. Peurs en lien encore avec les compositions, le mode de production, etc. Il existe presque autant d’exclusions que de peurs possibles.
Exclusions, toujours, de goûter, de découvrir des aliments non transformés, voire de boire de l’eau nature. Standardisation des goûts, omniprésence des exhausteurs de goût, du gras, du sucre, du sel dans les produits industriels, pervertissent sournoisement nos papilles. Un trouble qui se repend insidieusement chez les enfants. Adultes de demain. Mais déjà consommateurs…
D’autres existent, mais sont moins fréquents. Puis se greffent les troubles différentiels tels que le grignotage, l’hyperphagie prandiale (acte de manger de grosses quantités de nourriture au cours des repas), etc. Cette liste loin d’être complète, a le mérite d’éclairer sur les principaux TCA, de briser un tabou, de donner aux personnes en souffrance ou à leur entourage des repères pour qu’ils trouvent l’aide auprès de professionnels de santé spécialisés. Prendre rendez-vous est votre première démarche pour vous en sortir. En consultation spécialisée au cabinet ou en ligne en téléconsultation, à vous de choisir.
